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A l'ancienne



Je t’écris à l’ancienne, un stylo à la main

Sur feuille de papier crème, au milieu du jardin
Je laisse aller ma plume sur la table de bois
Les fleurs du rosier blanc se penchent un peu vers moi.

Tu me manques à l’ancienne, toi qui es loin de moi
Je sens au fond ma peine, qu’en dire, tu n’es pas là
La lavande est fleurie, les papillons s’y posent
Je t’attends dans ma vie sans que jamais je n’ose.

Je t’écris à l’ancienne, mon stylo a de l’encre
Son odeur familière apaise un peu mon ventre
L’amour que je n’ose pas, j’attendrai qu’il soit sec
Les fleurs du magnolia par terre sentent le varech.

Moi je t’aime en silence, en secret et en vain
Je t’aime dans ton absence et ça ne sert à rien
Et mes mots à l’ancienne te parlent juste du jour
Où le pied de verveine parfumera la cour.

Je t’écris à l’ancienne, au fond, je ne dis rien,
Juste que j’ai de la veine, qu’il va faire beau demain
Ma lettre prendra des jours à venir dans ta boite
Pour ne pas dire l’amour, j’écoute une cantate.

Bord de mer

​​

1 : Je me suis assise à la terrasse de l’océan
Le soleil au loin commence à chauffer son croissant
Qu’est-ce que tu prendras me dit une mouette en ricanant
Le sable caresse mes mains qui jouent nonchalamment.

2 : L’eau descend doucement je vois son clapotis argent
Un pêcheur dessine le fil de l’eau en somnolant
Je pose sur la plage 5 coquillages, je paie comptant
Le soleil fait l’équilibre sur la corde du temps.

3 : La mouette en passant me ressert son cri en s’marrant

Tout le bleu du large repeint ses îles et ses courants
La mer baisse encore, son vent m’ébouriffe doucement
Me voilà riche des coquillages qu’elle laisse en partant.

4 : Le temps d’un nuage, un héron s’approche doucement
Plus bas les rochers font leur gros dos dégoulinant
Un moteur au loin, je prends le train des goélands
Sur mon quai de mer, depuis si longtemps je m’attends.

5 : Quelques vaguelettes, le pêcheur revient en ramant
Les poissons de ma tête résonnent en se tortillant
Et mon cœur s’affole, je lance ses galets en riant
Une aigrette s’envole, je vais me pêcher un croissant.

La pluie aux carreaux

La pluie fait son p’tit bruit aux carreaux de nos vies

C’est l’automne qui bruisse, les enfants sont partis,
Aime-moi aime-moi
La maison paraît grande, viens éteindre la lampe
Je sens couler la pluie qui roule sur mes tempes
Aime-moi aime-moi.



J’entends dans le silence les éclats de leurs voix
J’entends craquer là-bas le parquet sous leurs pas
Serre-moi serre-moi
Tiens, comme le ciel est gris, au son du clapotis
Je vois glisser la pluie aux vitres de la nuit
Serre-moi serre-moi.



Vois ces larmes de verre tombant au fil des heures
Sur ces chemins de vie qui les emmènent ailleurs
Couvre-moi, couvre-moi
Dessine-moi des routes avec toutes ces gouttes
Et l’automne qui a froid  frissonne sous tes doigts
Couvre-moi couvre-moi



La pluie comme le bonheur d’un battement de coeur
Tapote ses petits pas de curieux maraudeur
Embrasse-moi, embrasse-moi
Mes yeux lâchent pour toi les perles caressantes
De notre amour d’automne aux couleurs éclatantes
Embrasse-moi, embrasse-moi.

La pluie fait son p’tit bruit aux carreaux de nos vies
C’est l’automne qui bruisse, les enfants sont partis,
Aime-moi aime-moi.

La carte de mes trésors

​​
1 : Mon trésor c’est ton corps quand il me tient si bien,
C’est ces heures d’enfance dont il ne reste rien.
Mon trésor, c’est le temps qui me donne ses claques
Qui remue dans ma plaie ses sacs d’histoires en vrac.
Mon trésor, c’est un toit qui protège ma tête
Laissant le froid dehors tirer toutes ses sonnettes !
Mon trésor, c’est ce sang qui me coule du ventre
C’est ma vie, c’est ta mort, c’est ta vie, c’est mon centre.

2 : Mon trésor, c’est des heures de vide et de néant
Et la peur qui s’y roule en y plantant ses dents.
Mon trésor, c’est ces cris qui ne veulent pas sortir
Qui n’osent pas, qu’on oublie, et qui nous font fléchir.
Mon trésor plein mes coffres, mon trésor sur ma carte,
J’aurai passé ma vie à chercher tes pancartes.
Mon trésor, c’est la paix qui caresse mon âme
Au battement du cœur, du cœur de toutes les femmes.

3 : Mon trésor c’est l’automne qui secoue en dansant
Ses neiges de feuilles mortes que j’attrape en riant.
Mon trésor, c’est cet arbre, ce ginko biloba
Mémoire millénaire que je serre contre moi !
Mon trésor, musiques d’arabesques divines
Qui parlent toutes les langues que portent mes racines,
Mon trésor sur ta langue quand je frappe à ta bouche
Les rythmes insolents dont nos désirs accouchent.

4 : Mon trésor, l’océan enivrant et m’offrant
Emouvantes et mouvantes les caresses du vent.
Mon trésor en nuées, comme ces millions d’étoiles
Qui piquent leurs girofles à ce noir ancestral.
Mon trésor c’est aussi quand tu ne m’aimes plus,
Et quand dans l’infini, je me retrouve. Perdue.
Mon trésor, c’est parfois, c’est toujours, c’est encore
Ces trous béants de vie que me laisse la mort.

5 : Mon trésor, ma richesse, simple chemin de mots
Qu’il faut suivre à pas lents dans son bruit de grelots
Belle chanson d’oiseau au seuil de l’univers,
Mon gros lot rigolo, soleil de lampadaire,
Mon tout petit sentier, mon tout petit miroir,
C’est la valeur du monde qui tient dans mon mouchoir,
Mon tout petit sentier, ma toute petite histoire,

C’est la valeur du monde que je te donne à voir.

Paroles

Continuer

1 : Si on est fatigués

De porter jusqu’au ciel
Les guirlandes brodées
De nos baisers cannelle
Nos guirlandes brodées
Au vol des hirondelles
Quand je sens dans la nuit
Au delà des étoiles
Les veines bleues de ma vie
Qui battent et qui cavalent
Les veines bleues de ma vie
Qui se perdent en dédale
Alors pour continuer
C’est dans le bleu du ciel
Qu’il nous faudra trouver
Cet espoir essentiel
Lentement il soufflera
Doucement, tout en douceur
Sur ce fichu brouillard
Qui enserre nos coeurs



2 : Et ton corps et le mien
Qui sont comme attachés
Dans un port quotidien
Au nord d’une bouée
Dans le port quotidien
D’un voyage épuisé
Quand l’océan au loin
Monte et descend sans moi
Et quand je ne sais rien
De ses bateaux de bois
Et quand, je le sais bien,
Je ne lui manque pas
Alors pour continuer
C’est dans l’éclat d’un rire
Qu’il me faudra trouver
Le vent qui nous délivre
Soudain il soufflera
Balayant la blancheur
De ce fichu brouillard
Qui enserre mon coeur

3 : Tous ces pas, pas très grand,

Pas beau, pas bien, pas pire
Et ces pas en avant
Qui nous font repartir
Et ces pas en avant
Quand on voudrait dormir
Quand on n’est pas très sûr
D’la vie qu’on s’est choisie
Qu’on est entouré d’murs
Qu’on cogne en insomnies
Qu’on a entouré d’murs
Toutes nos utopies
Alors pour continuer
C’est un cœur scintillant
Qu’il nous faudra trouver
Pour prendre de l’élan
Soudain on bougera
Secouant la torpeur
Des lambeaux de brouillard
Qui enserraient nos cœurs.

Finistère

4h du mat, fin de voyage

J’ai des embruns plein mon sommeil
Sur un parking face à la plage,
Je sens que dans l’noir la mer veille
Je voudrais être près de toi
Pour que tu me donnes tes silences
J’suis partie loin prendre de l’avance
Pour mieux entendre c’que tu m’dis pas
Sur la table ronde au bar du port
S’égrènent les miettes des infos
La vitre grise parle trop fort
Du monde et de la météo
Le sablier lourd de mon cœur
Lâche ses grains de mauvais temps
J’en fais des tableaux de couleurs
Eparpillés à tous les vents

2 : Dans mon bistrot de Finistère
Je compte une à une les vagues
Comme le ressac de mes artères
Le serveur raconte une blague
Le ciel au loin essaie ses bleus
Mon chagrin est comme un menteur
Il me pleut jusqu’au fond des yeux
Je prends une bière, je crois qu’c’est l’heure
Je marche pour rien sur le rivage
L’horizon tire son fil de plomb
Toi tu as quitté à la nage
La coque de notre amour galion
La mer est basse, la plage déserte
J’ai froid dans mes sables émouvants
Même le soleil me déconcerte
L’eau est glacée, c’est le printemps

3 : Plantée face au large, je t’appelle
J’te pleure, j’te crie, je te retiens
Ma peine dilue ses grains de sel
Dans l’eau qui coule de mes mains
J’attends là et c’est inutile
Que s’amène la suite des jours
Je sens que je ne suis qu’une île
Avec du vide tout autour
Je retrouve ma table ronde
Et mon serveur, et un vin chaud
Et je recompte les secondes
Qui battent ma vie et hisse et haut
Bien sûr il me reste les rochers
Je les dépose dans mes poches
J’y fais des nœuds pour t’oublier
La mer est haute, je m’y accroche

Le plafond  blanc

1 : Je voudrais un grand plafond blanc
Pour y poser ces étoiles noires
Que je peindrais, réfléchissant
Comme le miroir de mon histoire
J’y écrirais tous les beaux chants )
Des mille oiseaux du désespoir ) Bis

2 : Je voudrais un grand plafond blanc
Pour que puissent s’y perdre mes yeux
En un repos mélancoliant
Où bat mon corps tout amoureux
J’y volerais tous ces beaux chants )
Qui dansent dans le bleu des feux ) Bis

3 : Je voudrais un grand plafond blanc
Pour y puiser les forces du ciel
Qu’il soit traversé de grands vents
Et du vol de milliers d’abeilles
J’y accrocherais tous mes chants )
Qu’ils s’envolent vers le soleil ) Bis

4 : Je voudrais un grand plafond blanc
Pour y projeter les couleurs
Des pinceaux des peupliers grands
Qui jouent à chatouiller mon cœur
J’y reconnaîtrais les beaux chants  )
Qui naissent quand on lâche ses peurs ) Bis

5 : Je voudrais ce grand plafond blanc
Sur ces très beaux désirs que j’ose
Aimer, et offrir au printemps
Ma si pleine métamorphose
Alors me viendront tous ces chants
Comme autant de fleurs toutes écloses
Qui poseront au plafond blanc
Toutes ces taches de vie en rose…

Nos peaux aiment

Ta peau aime
Mes poèmes en braille
Mes doigtés sur les cordes
De tes arcs tendus


Ta peau aime
Mes poèmes canailles
Mes doigtés et mon souffle
Sur ta flûte à peau nue


Ma peau aime
Tes poèmes passacailles
Tes doigtés qui déroulent
Mon désir perle ténue


Nos peaux aiment
Nos poèmes en tenailles
Qui accrochent à nos nuits
Mots murmures qui jouent

Et jouent et jouent et jouent
Jouir 

Chanson torride

1 : Je passais juste dans le couloir
Quand d’un seul coup, je te vois là
Étendu sur le lit dans l’noir
Je pile, j’approche à petits pas
Tu ouvres un œil, tu me regardes
J’ai l’impression qu’tu m’attendais
Je glisse vers toi, toute goguenarde
Tu souris, je te fais d’l’effet !

2 : De ma main concentrée j’commence
à caresser de haut en bas
Ton corps qui frémit d’impatience
Tout tout, j’aime tout, j’aime tout de toi !
Sous mes douceurs, tu te déroules
Ta respiration s’amplifie
Et le vertige qui en découle
Roule sur ton dos qui en frémit !

3 : Je m’enhardis, sans hésiter
Et j’enfouis dans ta toison
Tout mon visage, tout, en entier
C’est un endroit qui sent si bon !
Tes beaux yeux bleus sont entr’ouverts
Tu me souris en frissonnant
En finissant ma p’tite affaire
Moi je ronronne de contentement.

4 : Quand, fatiguée, je me retourne
Tu loves contre moi tous tes feux
Sous mes doigts ton ventre tu enfournes
Comblé, baveux aussi, un peu.
C’est moi qui retrouve mes esprits
La première, toi tu sautes du lit
Tu files en courant devant moi
En me frôlant, tu es tout en joie !

5 : Tu arrives dans la cuisine
Et sur la table, on remet ça
Vite fait, pour le plaisir, la rime,
Tu n’t’en lasses pas, tu adores ça !
La chose, à force, me lasse un peu,
Je n’ai plus l’temps pour tous ces jeux.
Et toi, un chat, comme tous les chats,
Tu bois, tu manges, c’est l’heure du r’pas.

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